Le manque de temps est au cœur de l’actualité de chaque entrepreneure n’est-ce-pas ?
Notre rapport au temps conditionne nos comportements, mais également notre développement. La gestion du temps est une compétence que nous n’apprenons pas à l’école et pourtant, c’est un savoir clé.
J’ai démarré mon entrepreneuriat en 2018. Juriste de formation, je suis quelqu’un de très organisée. Mais, mon organisation ne m’a pas permis d’éviter la surcharge. Je travaillais 80h/ semaine. Je travaillais parfois le soir et le week-end. Le matin, je me levais avec la boule au ventre, n’osant même plus ouvrir ma boite mail ni enlever le mode avion. Je n’étais plus dépendante d’un patron, mais de mes clients.
La liberté que j’enviais en me lançant dans l’entrepreneuriat est vite partie en fumée au fur et à mesure de mon développement. J’avais créé ma propre prison dorée. Je l’avais créé de mes propres mains. J’étais devenue mon pire patron. Je n’ai pas pris de vacances la première année. J’étais épuisée. Je n’ai pas été jusqu’au burn out, mais ça aurait pu si je n’avais pas changé les choses.
Si tu es entrepreneure, cet article est fait pour toi. Je t’invite à le lire et à t’en imprégner. Car il constitue toute la substance du changement de posture que tu dois opérer si tu veux tenir sur le long terme !
Au sommaire de cet article :
- La différence entre le salariat et l’entrepreneuriat
- L’organisation et la gestion du temps, deux notions différentes
- Prioriser est un élément fondamental
- Passer du statut de salariée indépendante à entrepreneure
- Passer du statut d’entrepreneure à chef d’entreprise
Bonne lecture 🤓
La différence entre le salariat et l’entrepreneuriat
Quand tu es salariée, tu es embauchée pour UN rôle et UNE mission. Tu exerces UN SEUL métier en somme. Et on est bien d’accord que c’est déjà bien assez. Tu as également des horaires de travail (la plupart du temps). Quand tu rentres chez toi, tu sais que ton travail est terminé. Tu ne portes pas la responsabilité de la boite sur tes épaules puisque tu as un manager et un boss au-dessus de toi. Tu fais partie d’une équipe et tu fais partie d’une entité. Et quelle joie, l’obtention de ton salaire n’est aucunement liée à ta capacité à vendre ni à ton efficacité. Il tombe à la fin du mois quoi qu’il arrive.
Lorsque tu te lances dans l’entrepreneuriat, c’est tout l’inverse. Tu dois exercer ton métier. Mais, aussi occuper l’ensemble des rôles dont a besoin une entreprise pour fonctionner.
Ainsi, tu es à la fois graphiste, community manager, responsable marketing et communication, commercial, comptable, juriste et j’en passe. Et pourtant, toutes ces casquettes, ce sont des métiers à part entière. Mais, en étant solo, tu dois tous les occuper.
Et, puis finito la barrière pro et perso. Quand tu es entrepreneure, tu penses H24 à ton business. Tu as 1000 idées à la minute et pas assez de temps pour les exploiter.
Ton salaire va intrinsèquement dépendre de ta capacité à vendre, de ta force commerciale et de ton efficacité. Quelle pression n’est-ce-pas ?
Tu es entièrement responsable de ta boite !
Entrepreneure en manque de temps : l’organisation et la gestion du temps, deux notions différentes
On a tendance à confondre organisation et gestion du temps.
Et pourtant, tu t’es sûrement rendu compte que même si tu es TRÈS ORGANISÉE, tu peux complètement te retrouver surchargée. Oui, c’est exactement ça, ton organisation ne va pas te permettre d’avoir une bonne gestion du temps.
D’ailleurs, c’est même parfois le contraire. Plus tu vas être organisée, plus tu vas avoir tendance à sur-optimiser ton emploi du temps, et donc faire entrer un carré dans un rond et te surcharger. L’organisation, c’est uniquement la mise en forme, la cerise sur le gâteau quoi (compétence de forme). La gestion du temps fait plutôt partie d’une compétence de fond.
Tu as 168 heures dans une semaine. Le temps est d’ailleurs LA SEULE RESSOURCE commune à tous les entrepreneurs. Nous sommes tous à égalité sur ce sujet. À la différence de l’énergie ou de l’argent par exemple.
Comment réussir à gérer son manque de temps ?
Personne ne manque véritablement de temps. Mais chacun va avoir un rapport au temps différent et une sensation de défilement du temps différent.
La différence entre une entrepreneure A et une entrepreneure B c’est clairement LA RÉPARTITION. Une répartition au service de nos objectifs et de notre équilibre pro et perso.
C’est pour cette raison qu’il n’existe pas de BONNES MANIÈRE DE FAIRE. Il existe autant de répartition différente que d’entrepreneure.
Je te donne un petit jeu :
Si je décide de te donner 100 euros par jour. Je t’indique également que tu dois ABSOLUMENT LES DÉPENSER. Que tu ne peux pas les épargner.
Tu vas te dire que 100 euros, c’est un beau cadeau (que je suis généreuse) mais évidemment tu ne vas pas pouvoir tout acheter car 100 euros c’est peu.
Maintenant, dis-toi que ces 100 euros représentent tes 24h dans une journée.
24h, c’est un joli cadeau, une belle opportunité, mais ce n’est pas beaucoup.
Il va donc falloir prioriser et faire la différence entre l’urgent et l’important pour gagner du temps dans son emploi du temps de femmes CEO.
Prioriser est un élément fondamental
C’est une utopie si tu penses que tu peux TOUT FAIRE. Alors oui, à vrai dire, tu peux tout faire, mais pas tout en même temps. Nous avons une grosse tendance à gérer notre temps “au feeling”, “à l’intuition” sauf que tu t’es sûrement rendu compte qu’en faisant de cette manière : nous sur-estimons. Nous sur-estimons le temps que nous avons, mais aussi notre capacité à faire les choses (c’est-à-dire le niveau d’énergie dont nous avons besoin).
1) Le livre de Bronnie Ware
Tu connais le livre “Les 5 regrets des personnes en fin de vie ?” de Bronnie Ware. Ces 5 regrets recensés par cette infirmière en soins palliatifs sont les suivants :
- J’aurais préféré vivre ma vie, pas celle des autres.
- J’aurais dû travailler moins.
- J’aurais dû assumer mes sentiments.
- J’aurais dû rester proche de mes amis.
- J’aurais dû m’accorder le droit au bonheur.
On voit bien ici que ces personnes en fin de vie auraient aimé mieux répartir leur temps.
2) Le professeur et son bocal
Tu as certainement entendu parler de cette histoire du professeur et de son bocal.
Laisse-moi encore te la raconter.
Un professeur arrive devant sa classe avec un bocal. À l’intérieur de ce bocal figure des gros cailloux. Il demande à sa classe : “Est-ce que le bocal est rempli ? « Les élèves répondent alors que oui.
Le professeur fait alors la démonstration du contraire. Il glisse à l’intérieur du bocal du gravier, du sable et de l’eau. Ces éléments viennent se glisser entre les gros cailloux.
Il demande cette fois à ces élèves : “quelle est la morale de l’histoire ?” Les élèves répondent “que nous pouvons toujours en mettre plus dans son emploi du temps”.
Le professeur répond “ Non, la morale de l’histoire, c’est que si je n’avais pas mis les gros cailloux en premier, je n’aurais pas pu les mettre en dernier.
Il est donc évident que les choses importantes pour vous doivent être mises en premier dans votre emploi du temps, au risque de ne jamais avoir le temps de les réaliser ”.
3) Le manque de temps : faire la différence entre l’urgent et l’important
En tant qu’entrepreneur, nous privilégions souvent les tâches urgentes aux tâches importantes.
C’est pour cette raison que la Matrice d’Eisenhower pour t’aider à refaire la différence si tu as des difficultés à le faire.
Ton comportement va être la plupart du temps de privilégier l’opérationnel client et de répondre à toutes tes nombreuses sollicitations. En opérant de cette manière, tu te focus ainsi sur les tâches urgentes ou sur ce que tu considères comme urgent par leur nature (si c’est un appel ou un mail, tu le places tellement en priorité que tu vas te mettre en situation d’urgence pour répondre à ton client dans l’immédiat).
Un des éléments fondamentaux va donc être de trouver un bon équilibre entre l’urgent et l’important et surtout d’apprendre à te laisser un délai de réactivité raisonnable pour répondre à tes clients afin de diminuer ce sentiment d’urgence que tu ressens.
Passer du statut de salariée indépendante à entrepreneure
À quoi ressemble le quotidien d’une salariée indépendante ?
Lorsque tu es salariée indépendante, cela signifie que tu vas exercer ton métier, mais à ton compte.
Tu étais coiffeuse salariée dans un salon ? ⇒ Tu montes ton propre salon de coiffure. Lorsque tu opères cette transition, tu vas te plonger dans la facilité, c’est-à dire dans ce que tu connais : ton métier & tes clients.
D’ailleurs, tu es sûrement devenue entrepreneure pour ça : tu sais que tu peux faire mieux que ton ancien patron. Tu vas apporter le service client dont tu rêves et gérer ton projet comme tu as envie.
La conséquence ? Tu te jettes dans l’opérationnel. Tu es au four et au moulin.
Ta semaine est orientée à 90% sur l’opérationnel. Et notamment, l’opérationnel client. Tu ne disposes donc que peu de temps pour t’occuper de ta boite. Pour travailler sur ton entreprise comme on dit si bien.
Tu as peur de réduire le rythme, car tu te dis que c’est impossible. Tu as habitué ton business à une charge de travail structurelle. Il n’y a donc pas de date de fin à cette surcharge. Elle ne fait d’ailleurs que s’empirer. Tu commences littéralement à saturer et à atteindre le goulot d’étranglement. Tu ne gères pas une entreprise, mais une activité professionnelle. Et clairement, tu sais que tu ne tiendras pas sur le long terme dans ces conditions.
Si tu as lu le livre E-myth, le mythe de l’entrepreneur revisité, tu sais que c’est pour cette raison que beaucoup de business s’effondrent à ce stade.
Tout le business repose sur son dirigeant.
Le changement de posture à opérer pour gérer son manque de temps
À ce stade, si tu es au statut de salariée indépendante, tu vas devoir reprendre les choses en main et comprendre que la gestion de ton temps doit être répartie entre tes 3 casquettes :
- Ta casquette de technicienne (le faire)
- Avec ton opérationnel monétisable (ton temps consacré à tes clients)
- Mais également ton opérationnel non monétisable (comptabilité, marketing, communication etc.)
- Ta casquette de directeur des opérations – pour animer – gérer et structurer (le comment)
- Et, ta casquette de chef d’entreprise – le visionnaire – le stratégique (le pourquoi)
Si tu es entrepreneure solo, ta répartition peut ressembler à ça :
- Max 3 jours sur ton opérationnel client
- 1 jour sur ton opérationnel non monétisable
- Et 1 jour sur ta casquette de chef d’entreprise et de directeur des opérations
À ce moment-là, tu passeras du statut de salariée d’indépendante au statut d’entrepreneure, car tu auras compris que ton temps ne peut pas être 100% dédié à tes clients.
Le plan d’action
Pour passer du statut de salariée indépendante à entrepreneure, tu vas devoir travailler sur les points suivants :
- Ton business model & sa rentabilité
- Ta vision personnelle et professionnelle
- Ta relation client
- Ta capacité à dire non et à poser tes limites
- Ta gestion de projets
- Ton système d’organisation et ta concentration pour gagner en efficacité
Passer du statut d’entrepreneure à chef d’entreprise
Si tes ambitions et ta vision t’emmènent plus loin et que tu souhaites continuer à te développer, à dépasser tes limites, atteindre un CA illimité, il va encore falloir changer de posture.
Si l’entrepreneure répartie déjà son temps entre ces 3 casquettes, la chef d’entreprise, quant à elle, va devoir se dégager progressivement de l’opérationnel pour se consacrer à ces 2 casquettes de visionnaire et de directeur des opérations (d’intégrateur) voire même à choisir entre l’une des deux en fonction de ses appétences.
Pour cela, tu vas devoir travailler sur les points suivants pour gérer ton manque de temps :
- La construction de ton système d’entreprise
- La structuration de ton business
- Le mindset
- L’amélioration continue
- L’environnement de croissance
- L’essentialisme
- Et la délégation
À quel stade de ton entrepreneuriat es-tu ? Salariée indépendante ? Entrepreneure ? Ou cheffe d’entreprise ?
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